La vie d’Otama

Scénario : Keiko Ichiguchi
Dessin : Andrea Accardi 
Éditeur : Kana
136 pages
Date de sortie : 7 juin 2024
Genre : historique, bio-fiction

« C’était comme si j’avais perdu ma langue maternelle en même temps que j’avais abandonné mon pays d’origine… jusqu’à ce que je reçoive un colis du Japon. »

Présentation de l’éditeur :

Inspirée de la vie de Otama Kiyohara (1861~1939), Keiko Ichiguchi nous fait découvrir une histoire qui n’est pas sans rappeler son propre parcours entre deux mondes lointains : le Japon et l’Italie.

Première femme peintre japonaise de style occidental et la première femme japonaise à avoir posé comme modèle pour un artiste occidental, Otama a vécu la « Belle Époque » à Palerme vers la fin du 19ème siècle. Puis, complètement oubliée par les Japonais pendant plus de 50 ans, Otama rentre au Japon en 1933 à l’âge de 73 ans. Son pays natal a bien changé.

Nous sommes au début février 1936, un coup d’Etat se prépare…

La vie d-Otama_Keiko Ichiguchi_Andrea Accardi_Kana_Made in_extrait

Mon avis :

Mais quelle jolie découverte que ce récit librement inspiré de la vie de Tama Eleonora Ragusa. Premièrement, parce que je ne connaissais absolument pas cette artiste qui a pourtant fait des tableaux somptueux ! Moi qui aime le style italien de la Renaissance et du Romantisme, cette minutie, ce souci du détail, ce mélange de couleurs… dommage que “La vie d’Otama” ne possède pas de pages bonus avec ces toiles (mais comme toujours Google est votre ami ;-))

Mais revenons-en à nos moutons. Cet album en hors format, rappelant plus facilement les anciennes BD italiennes avec un graphisme, signé Andrea Accardi, quant à lui empreint du style manga d’antan, nous plonge dans ce qu’on peut supposer avoir été la vie de l’artiste. Une jeune femme éduquée dans la tradition nippone, douée au dessin, reprenant le style des estampes japonaises. Mais sa rencontre avec Vincenzo Raguza va tout changer ! Ce sculpteur venu de Sicile va tomber sous le charme de la belle, ainsi que de son talent.

Keiko Ichiguchi, qui a également traversé les continents pour vivre en Italie, laisse libre cours à l’idée qu’elle se fait de la vie privée des époux Raguza. De même que le retour, veuve, au Japon où quasi plus rien ne l’attend. Un choc de cultures, mais également les affres de l’existence. Il y a d’ailleurs une scène assez puissante entre Otama et un jeune militaire japonais lors du coup d’état de 1936 qui marquera sans doute les esprits des lecteurs. Lui qui l’accuse de ne pas avoir connu la misère alors qu’elle a tout quitté par amour et connu la peste et le racisme en Italie

Un bel hommage à cette artiste de talent, femme avant tout. Qui aura vécu par amour. De son mari, de l’art, de la nature et de la vie. Une belle découverte en prime, pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas les œuvres d’Otama Raguza ! De quoi tomber sous le charme deux fois… en lisant puis en fouillant la toile pour retrouver ses peintures.

ShayHlyn.

Otama Eleonora Raguza

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