Vertigéo

Scénariste : Lloyd Chéry
Dessinateur : Amaury Bundgen
Editeur : Casterman
Genre : Drame – Post Apo
Sortie : le 15 mai 2024

Avis de l’éditeur :

Un cataclysme. Plus de soleil. Plus de vie. L’humanité frôle l’extinction. Les derniers hommes plantent sur le sol carbonisé les fondations de la première tour. Ainsi débute la poussée. Des siècles se sont écoulés et les tours poussent toujours vers le ciel, consommant hommes et matériaux à un rythme effréné.

Mon avis :

La forteresse Vertigéo a vu le jour suite à un cataclysme qui annihila presque la totalité de l’Humanité. Cette tour de 49 étages où tous les survivants travaillent sans relâche est désormais devenue leur nouvelle demeure. Mais en cas de tempêtes extrêmes, la mort rode une fois encore et toute activité, qu’elle soit mécanique ou industrielle, doit cesser immanquablement sans quoi les rafales vous emportent vers le néant.

A la tête de cet empire en mode survival, le grand Chambellan dicte ses commandements et tout le monde a bien intérêt à suivre ses consignes, sans quoi les punitions s’abattront  à foison. Considéré comme le relai aérien et terrestre, il instaure ses propres lois en soumettant tout un chacun. Et son dernier caprice en date est la création d’un 50ème étage avant l’apparition de la pleine lune.

Vertigeo_Lloyd Chery_Amaury Bundgen_casterman_extrait

Lloyd Chéry nous conte un récit d’anticipation loin d’inaugurer une vision du monde meilleure, mais encore pire que celle que nous connaissons déjà. Un despote absolu vivant au sommet d’une tour, et une milice privée, armée et prête à bondir sur le premier venu. Quant aux autres, la populace, ces êtres englués dans un environnement hostile sans valeur, sans saveur, ni espoir : ils ne servent qu’à obéir et offrir leur existence minable en sacrifice jusqu’à épuisement. Les éventuels rebelles ou traîtres finissent en cage microscopique, laissés à leur triste sort, se déshydratant et s’abrutissant.

La trame aurait pu être résumée à ceci si parvenu à la page 45, la surprise ne s’était pas avérée de taille avec une créature volante issue d’un autre règne. Que narre ce récit en fin de compte ? S’agit-il d’une version apocalyptique anticipative ou un melting pot sauvage constitué de bric et de broc ?!

Avant tout, Vertigéo s’illustre par un trait graphique de haute tenue signé Amaury Bundgen où le noir et blanc jouent à merveille, et ce en dépit de toute autre couleur absente. Le désespoir se transmet à chaque planche, dénaturée de toute forme bienveillante. Les nouveaux nés inadéquats sont vidangés de toute essence dès leur naissance… quant aux autres, ils convergent vers le dessein de plaire indirectement aux nécessités de l’être tout puissant.

Au-delà de la peur instaurée, c’est indéniablement l’obéissance qui règne en maître parmi les 10000 voire 20000 hommes qui travaillent et qui meurent dans cette tour. Il n’est pas rare d’observer des détenus incarcérés dans des cages miniatures, privés de tout. Alors oui, Vertigéo se veut digne d’un bon polar SF d’anticipation. Mais il vous faudra vous armer de patience puisque certaines données apparaissent au compte-gouttes.

Enfin, le dénouement nous offre quelques planches colorisées plutôt efficaces, la possibilité donc de comparer ce qui aurait pu être l’entièreté de l’album autre qu’en noir et blanc.

Coq de Combat

2 commentaires sur “Vertigéo

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  1. Ce thème d’anticipation souvent exploité me rappelle un peu celui de « La Tour » mais le graphisme N&B n’est pas folichon et l’histoire semble très manichéenne !

    Bref, j’avais bien aimé La Tour mais ne suis pas tenté par celle-ci !

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