Yokohama Station Fable #1

Scénario : Yuba Isukari, Gonbe Shinkawa, Tatsuyuki Tanaka
Dessin : Tatsuyuki Tanaka
Éditeur : Delcourt – Tonkam
Date de sortie : 3 janvier 2034
176 pages
Genre : Seinen

« Des administrateurs ? La gare de Yokohama en a vraiment ? Je ne pensais pas que des humains pouvaient la contrôler. »

Présentation de l’éditeur

Cela fait maintenant 200 ans que 99 % de l’île de Honshû est recouverte par la gare de Yokohama. Mais le contrôle ne se fait malheureusement pas que par ce prisme…

La gare de Yokohama s’est agrandie au point de recouvrir 99 % de l’île principale du Japon. Seuls des heureux élus, à qui on a greffé une puce électronique, peuvent vivre dans l’intragare, et rares sont ceux qui habitent encore à l’extérieur. Hiroto, un exilé, a obtenu d’un mystérieux inconnu un « Ticket 18 » lui offrant un accès temporaire à l’intérieur. Mais il ignore encore que l’avenir de l’humanité est entre ses mains…

Mon avis

Ce manga est tiré du roman du même nom,c’est Gonbe Shinkawa qui rejoint à l’occasion le duo Isukari-Tanaka pour mettre en images ce récit dystopique.

Le Japon, ou en tout cas une partie de celui-ci, car c’est de l’île d’Honshu dont il s’agit, est littéralement gangrené par le développement de la gare de Yokohama qui couvre la quasi-totalité de sa surface. C’est sur ce premier point, et non le moins important, que s’est portée tout de suite mon attention. Comment s’imaginer qu’un seul et même bâtiment – une gare- puisse avoir la taille du plus grand archipel du Japon, soit 228 000 km² (thank you Google) ? Et pourquoi une gare?

Si le début du manga se veut assez explicite en posant les bases du contexte, le reste m’est apparu plus subjectif et immersif. Je m’explique : le héros se retrouve autorisé momentanément à arpenter « l’intragare » pendant cinq jours pour retrouver le leader d’une mystérieuse alliance des resquilleurs. Cette quête n’est pas particulièrement rythmée et apparait comme une traversée permanente de couloirs de gare. Ça m’a fait penser à l’antique jeu vidéo Dungeon Master (sur Amiga) : des héros avancent dans des couloirs sombres et font des rencontres plus ou moins heureuses (souvent moins d’ailleurs). Cette intragare est tellement gigantesque que le lecteur que je suis a perdu, comme Hiroto, toute notion des distances et du temps qui passe. On imagine des murs blancs et des lumières blafardes… à l’infini sur des milliers de kilomètres, sur des centaines de niveaux. Le huis-clos est démesuré et tentaculaire.

Yokohama Station Fable donne petit à petit des éléments scénaristiques précieux qui en disent plus sur les lieux et les gens qui vivent dans la gare de Yokohama qui s’apparente à un véritable cancer urbain. Car cette dernière semble mue par une volonté qui lui est propre. Créée initialement par l’homme elle apparaît comme celle qui en sera le bourreau, lent et déterminé. Le « champ génostructurel » ronge la nature et l’humanité, dupliquant la gare, peu à peu, comme une tâche d’huile qui s’étend tout doucement, inexorablement.

C’est cette vision pessimiste du futur propre à la dystopie (et qui la définit par ailleurs…) qui saute aux yeux et qui est habilement distillée dans ce premier tome d’une trilogie qui, je l’espère sera aboutie, la fin donnant des raisons d’être optimiste sur le sujet. Ma curiosité bat son plein.

ScénarioDessinico_Album
coeur_quatrecoeur_troiscoeur_trois_et_demi


Petitgolem13

Un commentaire sur “Yokohama Station Fable #1

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  1. Ta curiosité et ta patience t’honorent !… en général, si je ne suis « happé » au bout d’un certain temps de lecture, je lâche l’affaire !

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