Auteur : Magnus
Editeur : Erotix – Delcourt
Genre : Erotique
Sortie : le 25 octobre 2023
Avis de l’éditeur :
Le riche Hsi-Meng Sen a reçu d’un moine un cadeau incomparable : 110 pilules qui décuplent la force sexuelle… Cette aubaine s’accompagne toutefois d’un commandement : ne prendre qu’une seule pilule à la fois, à chaque nouvelle lune. Mais le libertin se laisse aller à les consommer sans aucune modération… et commence une insatiable immersion dans les plaisirs de la chair.
Mon avis :
Ce projet des 110 pilules a vu le jour par la coordination de Magnus et de son agent Luca Staletti, dans un premier temps publié dans L’Echo des Savanes, avant d’être à de multiples reprises réédité sous différents labels. S’inspirant une fois encore du répertoire de récits chinois, par le biais de la culture, la philosophie et l’Histoire orientale, cette œuvre à la fois drôle, cruelle, et dynamique joue donc sur divers fronts.
On y retrouve le maître Hsi-Meng Sen, commandé par l’Empereur Hui Tsung évoluant durant la dynastie des Sung, épicurien dans l’âme, joyeux luron, qui s’adonne sans cesse aux plaisirs de la chair. Toutefois, peu évident de satisfaire autant d’épouses, cinq au total (Dame Lune ; Tournesol ; Œil de neige ; Tige de jade & Lotus d’or), bien qu’une sixième pointera le bout de son nez et va foutre un bordel sans nom. A ce régiment de mariées et de favorites, vient s’ajouter une liste incommensurable de concubines et de prostituées, de quoi fatiguer Hsi-Meng Sen à la longue et de délaisser certaines de ses femmes.
Sa rencontre avec un moine médecin va alors lui faciliter la vie. Ce dernier lui offre pas loin de 110 pilules aux vertus aphrodisiaques très élevées, avec pour seules règles de ne jamais en consommer plus d’une par soirée et une à chaque lune. Dorénavant, que la fête commence ! Chaque pilule le métamorphose en bête assoiffée de sexe, épuisant chaque femme qu’il met dans son lit.

Dès l’entame des 110 pilules, on ressent pleinement la volonté de Magnus à nous balancer du lourd dans les gencives. Au-delà de l’aspect technique et mécanique basé sur les prouesses du maitre Hsi-Meng Sen à vouloir satisfaire chacun de ses fantasmes, la prose, la poésie ainsi que l’ivresse des sens coagulent et mystifient la chair en symbole de vertu et de volupté. Le principe même des vases communicants et des extrêmes qui s’accordent dans une même danse, fécondant un résultat tout à fait alléchant.
L’auteur de Nécron et de Satanix accentue son talent, détrônant allègrement ses précédents chefs-d’œuvre ! Comme énoncé plus haut, les sonates verbales sifflent un air agréable aux tympans, tout comme les protagonistes, qui sans exception affichent autant d’arguments efficaces qu’on les engage sur du long terme.
Et que dire de la qualité graphique, dont l’encrage prédomine de manière efficace. Les effets d’ombre et de lumière tout juste admirables lissent les chevelures, les tuniques et autres robes comme vernis par des coups de pinceaux reluisant autant la blancheur que son pendant antinomique. Une mine de détails par moment surchargés d’informations. On aime ou non, cela va de soi, mais tout jugement se veut souhaitable d’accepter le travail d’arrache-pied en coulisses.
La Collection Erotix de chez Delcourt marque un énorme coup avec ce titre vibrant. Indépendamment des 110 pilules, d’autres minis-récits s’ajoutent au scénario principal, offrant une vaste gamme éclectique de ce que Magnus peut proposer.
Les amateurs du genre devraient foncer se procurer cette édition, chaleureux hommage à un artiste qui jongle avec érotisme, félicité et métaphore imaginaire de l’inconscient.
Coq de Combat




Cdc en plein extase ! Ça se ressent dans sa chronique !
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Le dessin, aussi maîtrisé soit-il, est rédhibitoire par sa mise en page surchargée et illisible !… donc vous l’aurez compris, je déteste et ne pourrais pas lire ce genre de BD.
Ça me rappelle un court magistral de dessin qu’avait donné Rosinski lors d’une dédicace à un jeune auteur venu chercher quelques conseils sur des planches trop chargées qu’il lui avait montrées ! (mon fils qui m’avait accompagné, n’avait rien perdu de la leçon !😉).
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