Cicatrices T01

Auteur : Brandon Arias
Éditeur : Véga Dupuis
206 pages
Date de sortie : 19 janvier 2024
Genre : drame, tranche de vie

« Te rends-tu compte de ce que tu fais subir à ton père ? Dis-lui que c’est fini. »

Présentation de l’éditeur :

Cicatrices raconte une histoire d’amour entre deux collégiens, Kyonosuke et Akira, dans une petite ville de la campagne japonaise. Kyonosuke est un jeune garçon dont une partie du visage a subi une greffe de peau, et se voit traversée d’une importante cicatrice. Akira est une jeune fille trans de la même école. Kyonosuke fait face aux brimades de ses camarades tandis qu’Akira subit les coups de son père qui ne reconnaît pas son identité sexuelle. Leur rencontre et le début d’une relation amoureuse vont les amener à tenter de fuir cet environnement toxique. Mais sont-ils capables de s’accepter et d’accepter l’autre autant qu’ils le pensent ?

L’auteur aborde des sujets forts (harcèlement, transidentité, solitude…) avec délicatesse et intelligence et sait porter son attention sur chaque personnage.

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Mon avis :

Une histoire touchante, prenant à témoin le lecteur dans une vie adolescente bien difficile. Kyonosuke a cette cicatrice immense sur le visage. Raison pour laquelle, jusque-là, il a toujours été avec des professeurs particuliers, de peur de rencontrer ses congénères. À raison, car son retour au collège signe le début des brimades. Frank. Pour Frankenstein… directement, il devient la cible d’un petit voyou de la classe. Jusqu’au jour où Akira le défend.

Brandon Arias dépeint des relations qui croisent et s’entremêlent, reliant les marginaux souvent entre eux. Si la cicatrice de Kyonosuke est flagrante, celles des autres personnages principaux se découvrent petit à petit. Chacun a ses raisons de les cacher. La fierté, la honte, la peur… ce qui rend le scénario d’autant plus fort. C’est dans doute la première fois qu’un mangaka non japonais parvient à garder les codes verbaux du genre, amenant avec pudeur et délicatesse la tragédie de chacun.

Le graphisme, et même le choix du papier, n’est pas en reste. Tout en finesse et légèreté pour un sujet difficile. Des visages expressifs, un trait rappelant les anciens mangas qui ont fait le succès de ces lectures, et des décors précis, détaillés. Un premier tome qui envoie d’ores et déjà du potentiel pour cette série où il est question de s’affirmer en tant que personne, face à la société, face à ses proches, …

Brandon Arias parvient à rendre des émotions fortes qui font réfléchir, qui émeuvent le lecteur face à des cas pas si rares dans notre société dite civilisée. Le harcèlement scolaire, la violence tant à l’école que chez soi, l’incompréhension à coup de poings des parents… de quoi prendre aux tripes et vouloir le meilleur pour ces gamins complètement paumés au point de fuguer. Puis d’espérer que les jours prochains seront plus radieux…

Une série qui se veut plus intimiste que “Une touche de bleu” déjà fort appréciable et moins torturée que “Les fleurs du mal” où les jeunes du manga étaient complètement détruits psychologiquement. Ici, Kyonosuke, Akira… et même Kenta, le caïd, semblent sains d’esprit dans ce monde qui devient fou. Alors, en un mot comme en cent : Vivement la suite !

ShayHlyn.

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