Anthologie de l’humain

Autrice : Moto Hagio
Éditeur : Glénat
256 pages
Date de sortie : 17 janvier 2024
Genre : drame, tranche de vie

« Maman n’a cessé de vous attendre. Il a fallu qu’elle soit enterrée pour que vous reveniez. »

Présentation de l’éditeur :

Figurant parmi les premières artistes féminines à avoir bouleversé les codes du shojo qui leur imposaient des histoires simplettes à l’eau de rose, Moto Hagio a exploré divers horizons, allant de la saga vampirique aux récits de SF à la Ray Bradbury, en passant par les critiques sociales ou les fables amères.

Les éditions Glénat ont ici sélectionné, spécialement pour le lectorat français, cinq récits pour découvrir toute l’étendue du talent de cette artiste. De l’humain réunit ici des récits proches du réel : La Princesse iguane, Mon côté ange, Le Pensionnat de novembre, Pauvre maman et Le Coquetier.

Cette nouvelle édition de l’anthologie vous permet ainsi de découvrir toutes les facettes de Moto Hagio, avec notamment un contenu agrémenté de préfaces et de commentaires qui vous aideront à mieux situer l’artiste et son importance dans l’essor actuel que connaît le manga.

Anthologie de l-humain_Moto Hagio_Glenat_Manga_extrait

Mon avis :

Vous voyez la main sur le visage du personnage en couverture ? C’est celle qu’on se prend en pleine figure en lisant cette “Anthologie de l’humain”. Si, déjà, l’anthologie de la rêverie était une claque, celui-ci est juste un uppercut dans la mâchoire tant chaque récit résonne dans les esprits. Moto Hagio fouille dans les tréfonds de l’âme humaine à un point tel… qu’on peut comprendre les éloges qui lui sont faits par Baku Yumemakura dans sa préface.

Ce sont incontestablement des nouvelles qui vont dans les extrêmes de ce qui est possiblement envisageable. Cette haine viscérale d’une mère pour sa fille aînée dans “La princesse Iguane” ; ces siamoises, dans “Mon côté ange”, dont l’une est d’une intelligence remarquable mais un corps fatigué parce que celui de sa sœur lui pompe tous les nutriments alors que son cerveau n’évolue pas. Que dire des deux garçons dans “Pauvre maman” et “Le coquetier” qui associe l’amour et la mort dans un étrange ballet que seule, je pense le dire sans me tromper, Moto Hagio pouvait le faire.

Le raffinement du dessin associé à la torture des esprits est une toile d’araignée dans laquelle le lecteur s’emmêle, s’embourbe et se perd. L’autrice a tendu son filet mortel et nous y voilà prisonniers volontaires. Impossible même de dire quel titre est le meilleur dans ces 5 récits poignants, dévoilant des secrets inavouables. Mais l’âme humaine en est capable. Oui, on peut tuer par amour. On peut faire souffrir ceux qu’on aime. On peut leur mentir, les trahir… On peut même détester ceux qu’on devrait porter dans nos cœurs. Alors quand on referme cette anthologie, on reprend son souffle, on réfléchit et on dit : bravo. Bravo pour cette pépite à nulle autre pareille.

ShayHlyn.

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