L’ombre de Moon

Scénario : Sylvain Ferret
Dessin : Nevan
Éditeur : Delcourt Tonkam
208 pages
Date de sortie : 6 mars 2024
Genre : shônen, fantastique

«  Arès : Tout sait attendre, à qui vient à point. C’est une expression connue, tu l’as ?
Moon : Euh…
Panpan : Ouais, je comprends rien non plus. Elle s’appelle Arès, elle est bizarre mais pas méchante. »

Présentation de l’éditeur :

Emprisonné dans « l’Ombre » où les regrets deviennent une force, Moon doit affronter ses démons pour retrouver sa réalité. Premier manga de Nevan, sur un scénario brillant de Sylvain Ferret.

Moon s’est perdu dans le monde fantastique d’Ombre. Accompagné du jeune Panpan, il combat un à un ses gardiens comme on affronte les tourments du passé. Il se trouve désormais devant l’ultime épreuve : celle qui rappelle à une réalité que l’on veut fuir. Celle qui exige de retrouver le courage pour faire un dernier voyage. Celle qui demande de grandir…

Mon avis :

Bam ! D’emblée, nous voilà dans le cœur de l’action. Moon, accompagné du jeune Panpan (pas le lapin, hein… mais un gamin armé d’une cuillère géante), bataille contre des gardiens féroces qui l’empêchent d’atteindre la sortie. Mais quelle sortie ? Pour aller où ? Sommes nous dans un donjon avec des boss à massacrer pour monter en grade dans un jeu ? L’idée est tentante, mais non. Sylvain Ferret a conçu un scénario plus alambiqué, plus complexe qu’il n’y paraît.

Le graphisme de Nevan tente pourtant de nous mettre sur la piste, mettant la puce à l’oreille de certains aficionados. Moon gravite dans un monde onirique avec des décors surréalistes comme des horloges qui volent, des ruines qui lévitent au-dessus d’un ban de sable, une mer sur laquelle on peut marcher… On peut dire que l’artiste y a mis du cœur à l’ouvrage. Un style classique, mais de bonne facture pour nous embarquer dans l’aventure au fin fond de “L’ombre de Moon”.

Le scénariste n’est d’ailleurs pas en reste avec une idée somme toute déjà lue par-ci, par-là (chez un auteur de manga français également, d’ailleurs mais je ne vous dirai pas lequel pour maintenir le suspense… ) et qui permet toutes les fantaisies. On comprend bien l’importance du combat à mener, mais les tenants et les aboutissants prennent lentement leurs places pour s’étaler sur tout l’album. Ce qui donne, au final, une lecture intéressante et bien structurée.

Chaque protagoniste prend sa place légitime sur l’échiquier et le final ouvre enfin la voie. La sortie était là, à portée de main. Encore fallait-il oser, franchir toutes les étapes et accepter l’inacceptable parfois. Un shônen plus intimiste qu’un jeu vidéo et la garantie d’une lecture pas si légère que ça.

ShayHlyn.