Kaishakunin
Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Emilliano Zarcone
Editeur : Delcourt
Genre : Historique
Sortie : le 10 janvier 2024
Avis de l’éditeur :
Obéir sans poser de question a été le quotidien du Kurusan durant de longues années. Mais au Japon, tout a changé pour lui : il commande et tous s’exécutent. Protégé de Nobunaga et époux de Mariko, il a enfin trouvé le bonheur. Mais comme toute chose, le bonheur se définit par son impermanence.
Mon avis :
Désireux d’étendre son pouvoir, Takeda Shingen (daimyo de Shintano) ordonne à son lieutenant Mitsuhide d’assiéger Nagamasa et de lui rapporter la tête d’Azai & Asakura. De même, aidé d’une seconde armée par le biais d’Hideyoshi, sur le territoire de Yoshikage. Quant à Yasuke, en dépit de faveurs octroyées par le maître à son égard, la crainte et le doute le traversent, pris dans un étau entre son appétit féroce à vouloir répandre la mort à celui de son amour pour Mariko.
Aux commandes de ce récit médiéval, Thierry Gloris souligne l’art de la guerre, ou plutôt l’habilité à parvenir à se dépasser soi-même pour tendre vers ce guerrier complet tant au niveau de l’esprit que de celui du corps. Jusqu’ici, la figure emblématique de Yasuke paraissait inatteignable, indestructible. Plus il reçoit des éloges ou carte blanche de la part du seigneur Nobunaga, plus il devient dés lors fébrile, notamment par l’amour de son épouse qui joue un rôle indiscutable dans son cheminement.
Indépendamment de sa liaison amoureuse, Yasuke porte son cœur pour le clan Oda, bien qu’il ne soit pas japonais. Malheureusement, il devra porter certains choix, entendre résonner une souffrance qui lui meurtrit l’âme ou encore faire face aux pertes de proches , loin de le laisser indifférent.

Ce nouvel opus repose sur deux ingrédients clés : à savoir la folie des champs de bataille, là où se dévoilent les sabres à embrocher de la viande humaine, et de l’autre, une poésie formulée en toute simplicité mais avec efficacité entre les nouveaux jeunes mariés.
Emilliano Zarcone justifie également l’élégance de cette série par un trait lisse, pourvu d’une grande richesse de détails, auxquels viennent s’ajouter des couleurs vives et nuancées. Les scènes de combat particulièrement nerveuses et rythmées donnent le ton mais pas uniquement, puisque cette carte de visite se retrouve avec une certaine élégance lors de scènes plus souples, là où les protagonistes échangent verbalement leurs stratégies futures.
Comme c’est généralement le cas pour de tels ouvrages, la violence se veut bien présente, avec son lot de harakiris, de corps enterrés dont la tête est exposée en plein soleil et autres décapitations en titre de victoire.
Une série épique soignée, stylée et prenante.
Coq de Combat



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