Carmen

La Sagesse des Mythes, Contes et Légendes

Scénario : Clotilde Bruneau
Conçu et écrit par Luc Ferry, d’après l’œuvre originale de Prosper Mérimée
Dessin : Gianenrico Bonacorsi
Colorisation : Scarlett Smulkowski
Éditeur : Glénat
56 pages
Date de sortie : 2 novembre 2023
Genre : classique revisité, documentaire

« Grand niais de canari, je t’avais prévenu. C’est vers la potence que je te mènerai ! »

Présentation de l’éditeur :

Passion fatale : le chef d’œuvre de Mérimée en BD. 

Écrite en 1845 et publiée en 1847, Carmen, la nouvelle de Prosper Mérimée, raconte l’histoire de l’amour fou d’un Basque déraciné pour une enfant de bohème, sans patrie ni attaches. Lorsque José, brigadier-brigand, rencontre Carmen, l’amour-passion à sens unique qu’il lui voue le mènera vers l’abîme et le féminicide. Cette tragédie aborde les sujets de l’amour obsessif, de la jalousie mais aussi de la liberté, et se déroule sous le soleil ardent de Séville. Le personnage de Carmen s’y révèle figure vénéneuse et manipulatrice, une véritable incarnation démoniaque. Luc Ferry redonne ici vie à ce récit légendaire qui a traversé les siècles et inspiré tant de représentations jusqu’à nos jours.

Carmen_Clotilde Bruneau_Luc Ferry_Gianenrico Bonacorsi_Prosper Merimee_extrait

Mon avis :

Carmen” est sans conteste une œuvre classique majeure de la littérature, plus souvent reconnue néanmoins comme opéra. Mais l’un ne va pas sans l’autre. C’est sur les planches que le succès a jailli pour déborder sur l’ouvrage original. Une histoire poignante (voire poignardante !) d’un soldat qui s’éprend d’une belle bohémienne. Sauf qu’à la différence de la belle Esméralda de Victor Hugo, Carmen est calculatrice, voire diabolique. Elle use de ses charmes pour parvenir à ses fins, pour vivre libre et en toute impunité.

Le scénario de Clotilde Bruneau rend justice à cette dualité entre la sournoise Carmen et le pauvre petit canari, Don José, qui cède à tous ses caprices par amour. Mais l’aime-t-elle en retour ? Réellement ? Telle est la question… revue dans la partie didactique en fin d’ouvrage par Luc Ferry. Ce titre, c’est l’expression de l’amour-passion, la folie qui gagne les cœurs sans voir le danger qui émane de l’objet de son affection.. ou alors trop tard.

Le dessin de Gianenrico Bonacorsi, dans un sens, reflète cette aliénation dans les traits. Mais le public tranchera plus rapidement dans l’idée que les personnages ne sont pas aussi beaux qu’ils devraient l’être. La cruauté de Carmen se lit sur son visage qui devrait pourtant ressembler à celui d’un ange. Aucune comparaison avec la couverture de Paolo Grella… hélas.

On sent bien un souci du détail, notamment dans les expressions, mais l’artiste maintient ce style un peu figé déjà rencontré dans “Adam et Eve”, académique et un peu brouillon qui se dissimule dans la nuit teintée par Scarlett Smulkowski. Une colorisation qui jongle entre les décors ardents des chaudes journées de Séville et l’obscurité nocturne où les brigands fomentent leurs méfaits sous le secret de la Lune. De quoi dissimuler un brin les défauts du dessin… et vous, connaissez-vous Carmen ?

ShayHlyn.

2 commentaires sur “Carmen

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