En bref : Faut pas prendre les cons pour des gens – tome 4

Scénario : Emmanuel Reuzé ; Vincent Haudiquet ; Nicolas Rouhaud ; Jorge Bernstein ; Muriel Bordier
Dessin et couleurs : Emmanuel Reuzé
Éditeur : Fluide Glacial
56 pages
Date de sortie :  novembre 2023
Genre : humour

 

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« Vu le prix de l’électricité, les pauvres ont-ils encore les moyens de s’électrocuter ? »

Présentation de l’éditeur

Un monde où, à cause des chasseurs, les promeneurs seraient une espèce en voie de disparition que l’on devrait réintégrer dans les Pyrénées, où les cadences infernales des travailleurs les empêcheraient de faire leur burn out tranquille, où l’électricité serait si chère que mourir électrocuté serait un privilège bourgeois…

Un monde si éloigné du nôtre ? Rien n’est moins sûr pour Emmanuel Reuzé qui revient avec un quatrième tome encore plus noir et grinçant mais toujours aussi drôle. Sa spécialité : s’emparer des pires travers de notre société et les tordre jusqu’au ridicule pour en dénoncer les failles et les aberrations.

Mon avis

Dans un monde ou tout semble devenir de plus en plus fou, quoi de plus sain qu’une bonne pièce parodique ou le politiquement correct est banni et ou l’absurde est poussé à l’extrême. Emmanuel Reuzé remet le couvert pour la 4ème fois avec ses histoires de gens et de cons, et vice versa. Ça grince, c’est cynique, c’est noir, mais c’est toujours jubilatoire pour qui aime cet humour plus que décalé et ou règne la logique implacable de l’absurde. Les auteurs piétinent le politiquement correct, martèlent notre société de plus en plus aseptisée pour en essorer jusqu’à plus soif les travers et les absurdités, qui ne manquent pas. Ils vont loin, très loin même, abordant des sujets graves comme la pédophilie, poussant le lecteur à se demander si l’on peut vraiment rire de tout. Oui, dit Reuzé qui pense que «l’absurde ne doit pas servir à déconnecter la réalité, mais au contraire à la faire grincer plus fort».

Emmanuel Reuzé est-il l’héritier des Monthy Python, de Desproges et de Gotlib réunis ? Ça fait beaucoup pour un seul homme qui, pour cette mission satirique s’adjoint les services de complices. Il faut bien ça pour sonder le puits sans fond de la connerie humaine.

Loubrun