Scénariste : Laurent Frédéric Bollée & Jean Dytar
Dessinateur : Jean Dytar
Editeur : Delcourt (Collection Mirage)
Genre : Historique
Sortie : le 25 octobre 2023
Avis de l’éditeur :
Qui se cache à l’ombre des Illuminations, cette pièce unique de la poésie française ? Arthur Rimbaud, bien sûr, mais aussi Paul Verlaine et Germain Nouveau. Entre 1872 et 1877, les trois poètes se tournent autour, se cherchent, se fuient, s’enivrent, tentent d’être libres ou s’acharnent à ne pas l’être. Et puis un manuscrit, l’ultime, circule de main en main et semble leur brûler les doigts…
Mon avis :
Ce récit relate un morceau de vie – entre septembre 1872 à octobre 1886 – de 3 poètes exceptionnels de leur génération, à savoir Arthur Rimbaud, Paul Verlaine & Germain Nouveau.
Délaissant sa femme et son enfant, Verlaine quitte Paris accompagné de Rimbaud, direction Bruxelles. Tous deux en quête de syllabes phonétiques et de techniques de rimes s’entêtent à mettre à nu leur talent, toutefois contraints à leurs propres limites.
Presque désœuvrés et de nature mélancolique, contemplant leur moi profond avec défaitisme, surtout pour le jeune Rimbaud, voguant sur la frontière de l’accessible et de l’inatteignable, ils passent leurs journées sombres à réciter, innover, peindre le monde soit avec hésitation soit avec grandiloquence, pour un récital claustrophobe qui semble sans limite.
Liés par leur soif commune et leur persévérance, ils affrontent leurs démons, assoiffés de gonfler leurs connaissances de lecture poétique, phonétique, délicieusement onirique. Bref, de véritables torturés du ciboulot, à la fois génies pour leur discipline, mais esclaves de leurs chimères.
Un séjour au cachot pour Verlaine, suite à sa tentative de meurtre sur son ami Rimbaud, n’arrange rien à sa pauvre condition, exempt de papier pour écrire, suffit alors le timbre sonore de sa voix qui l’encourage et le verbalise. A l’extérieur, Nouveau rencontre Rimbaud sans le sous, toujours tourmenté par l’absence de son comparse en dépit du litige infligé.

Sous une pluie diluvienne de l’ivresse des mots, Laurent-Frédéric Bollée & Jean Dytar mettent en avant des icônes des grandes proses, personnages bouleversés et bouleversants d’une époque où l’art de la plume se voulait certes ambitieuse et gargantuesque, mais de même destiné à une certaine pauvreté pour bon nombre.
Le duo d’auteurs s’attelle à peindre un versant de leur existence, troublé, brouillon, misant pour atteindre la quintessence de leur art. L’amitié et l’amour parmi Verlaine et Rimbaud comprend de multiples ramifications, puisque même après la tentative d’occire son fidèle camarade et amant, le lien les unissant demeure fort, presque viscéral.
La touche graphique en surprendra plus d’un, il va sans dire, de par son aspect peinture à l’ancienne, combiné à introduire des types de cartes postales par un découpage axé en deux cases en début soit en fin de chapitre. Des couleurs ternes, sombres embellissent la facette noirâtre de l’œuvre, ainsi qu’un trait gras et épais.
L’autre ingrédient perturbant se dénote par son récit parallèle par lequel les cases du dessous instaurent d’autres passages comprenant d’autres protagonistes. Un effet de style perturbant, mais qui se veut plutôt convainquant une fois l’approche méfiante consumée.
Pour les amateurs du genre, un ouvrage certainement dithyrambique à recommander. Et à lire au moins une fois pour le grand public.
Coq de Combat







La police de caractère ne semble pas très lisible !
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» Bref, de véritables torturés du ciboulot, à la fois génies pour leur discipline, mais esclaves de leurs chimères. »
Parfaitement résumé en une phrase !
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J’avoue avoir passé l’âge de lire ce genre de récit soporifique….
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