L’École du Plaisir
Scénario : Lauriane Chapeau
Dessin : Loïc Verdier
Colorisation : Chiara Di Francia (Arancia Studio) & Loïc Verdier
Éditeur : Glénat
104 pages
Date de sortie : 27 septembre 2023
Genre : tranche de vie, sexualité
« Elles ont beau en avoir vu de toutes les couleurs entre leurs cuisses, leur plaisir ça reste un sujet intime… »
Présentation de l’éditeur :
Quoi de mieux qu’une maison close pour s’ouvrir aux plaisirs ?
La Nouvelle-Orléans, 1917. Santa Maria Del Sol, une fougueuse jeune femme de 17 ans, vit avec sa mère et ses deux frères. Petits trafiquants d’alcool, ces derniers ont l’habitude de fréquenter Storyville, le quartier rouge, et en particulier l’un de ses fleurons : la maison close tenue par l’imposante Madame Lala, le « Make love to me baby » ! À entendre ce nom, Santa, encore vierge bien qu’en pleine exploration de ses sens, frémit d’envie. Intriguée par ce monde qu’elle imagine voluptueux, elle se met à rêver de prostituées comme d’autres rêvent de princesses. Que se passe-t-il aux étages, comment les filles s’y prennent-elles ? Amenée par un drame à pousser les portes du bordel, elle va connaître la désillusion… Car ce qu’elle s’imaginait être l’antre du plaisir n’a finalement pas grand-chose à voir avec celui des femmes mêmes qui le prodiguent. Pour y remédier, Santa va donc décider d’y créer la première école du savoir-jouir ! Sans le savoir, vient-elle de révolutionner les pratiques et d’ouvrir la voie à l’émancipation féminine ?
Avec ses personnages féminins forts, Storyville est une fable truculente qui aborde de manière libre et joyeuse la question du plaisir féminin. Imaginé avec passion par Lauriane Chapeau, ce récit enjoué et délicieusement dialogué s’anime sous le trait vif et expressif de Loïc Verdier. Deux nouveaux talents du catalogue qui nous donneraient presque envie de tenter de nouvelles expériences…

Mon avis :
À entendre ses frères, la maison close de Madame Lala est un paradis de la luxure. L’un d’eux est même tombé amoureux de son habituelle, au point de vouloir racheter sa liberté… Mais la mort l’en empêchera. Les deux gaillards ont attrapé la syphilis et en sont morts peu de temps après. De quoi faire bouillir le sang de leur jeune sœur, Santa Maria ! La coupable, même indirecte, ne peut être que la matrone qu’on peut voir en bas, à gauche sur la couverture de cet album…
Mais en voulant venger ses frères, notre héroïne va lancer les directives d’un double scénario ! Lauriane Chapeau joue sur la carte du polar et du féminisme avant-gardiste. Rappelons que l’histoire se déroule en 1917, à la Nouvelle-Orléans, lors de la prohibition. Quelques riches propriétaires ont la main mise sur la ville, tandis que quelques traînes-misères parviennent à mettre un peu de beurre dans les épinards en vendant de l’alcool de contrebande.
Le quartier rouge de « Storyville », principalement le bordel du nom de « Make love to me », est la plaque tournante de ces échanges. Trafic d’alcool, trafic de femmes, … tout est bon pour gagner de l’argent ! Mais l’autrice va plus loin en transformant le lupanar en lieu d’apprentissage… Celui du corps féminin, de ses désirs et de ses besoins. On y rencontre des épouses venir découvrir leur entre-jambe dans des miroirs où le nez à deux centimètres de l’intimité d’une prostituée. Sans oublier les maris très appliqués !
De même que Loïc Verdier avec son graphisme étrangement parlant pour traiter de cette époque et du sujet. On en a un rapide et intéressant aperçu avec la couverture, dans des teintes tamisées, empourprées et des corps développés. Des visages un peu grossiers, mais une atmosphère bien représentée. Alors on s’invite au « Make Love to Me » pour un moment d’incartade ou de sexologie appliquée, on surprend des conversations qui pourraient vous coûter la vie et on savoure ce retour dans la Nouvelle-Orléans d’Antan. Prêts ?!
ShayHlyn.





Ça m’a inspiré la bannière !

J’aimeJ’aime