La Sagesse des mythes, contes et légendes
Conçu et écrit par : Luc Ferry
Scénario : Clotilde Bruneau
Dessin et story-board : Gianenrico Bonacorsi
Colorisation : Luigi Zitelli – Arancia Studio
Éditeur : Glénat
56 pages
Date de sortie : 26 avril 2023
Genre : histoire
« Aujourd’hui, le mariage de Roméo et Juliette se serait peut-être conclu par un divorce, mais ils auraient du moins pu le vivre et en décider par eux-mêmes. »
Présentation de l’éditeur :
Redécouvrez le plus grand mythe amoureux de tous les temps…
Vérone, 1330. Ennemis jurés, les Cappelletti et les Montecchi se cherchent indéfiniment querelle. Le gouverneur de la ville rêve de mettre fin à cette inimitié, en vain. Si la paix doit un jour apaiser les deux familles, elle viendra d’un mariage… Car Roméo Montecchi aime une Cappelletti, Juliette ! Au péril de leur vie, les deux amants décident de s’unir en secret devant le Frère Lorenzo di Reggio. Hélas, suite à un nouveau bain de sang dans les rues de Vérone, Roméo est condamné à l’exil. Juliette, inconsolable, sera promise à un autre homme… Dans leur tentative de sceller la paix et de voir leur amour triompher, les jeunes gens vont écrire leur histoire pour l’éternité. Conte italien popularisé grâce à la tragédie de Shakespeare, l’histoire de Roméo et Juliette, symbolisant la pureté de l’amour, est admirablement illustrée par le trait délicat de Gianenrico Bonacorsi.

Mon avis :
On ne va pas refaire le pitch de ce scénario lu, vu, revu à toutes les sauces et toutes les couleurs. « Roméo et Juliette » c’est un classique presque indémodable. Mais saviez-vous que Shakespeare ne les a pas imaginés ? Eussiez-vous imaginé que l’inspiration de ce couple mythique venait d’un conte encore plus ancien ? Écrit par Ovide, qui plus est ?
En reprenant la légende célèbre de ces amoureux maudits, Luc Ferry propose non seulement une adaptation en bande-dessinée, mais également une étude sociologique du mariage et de la famille dans le passé. Ainsi, nous retrouvons Clotilde Bruneau aux commandes de la narration première, loin des vers du dramaturge anglais, elle aborde l’histoire avec un langage usuel du Moyen-Âge, voire la Renaissance, en Italie. Alors, même si la scène du balcon est bien présente, pas de déclamation à la Lune, sans pour autant dénaturer l’œuvre.
Le graphisme de Gianenrico Bonacorsi s’emploie, quant à lui, à rendre fidèlement les tenues et décors de l’époque. Les visages des personnages, eux, font triste mine. Certes, nous savons d’emblée que le couple va mourir, mais les personnages en sont finalement laids, le trait trop épais et les visages un peu déformés. La colorisation de Luigi Zitelli, dans des teintes pastel, n’arrivera d’ailleurs pas à embellir ces gens… Mais qu’à cela ne tienne, comme dit plus haut, l’histoire est connue et le contenu didactique en fin d’ouvrage est finalement plus intéressant. Il reprend l’origine de l’œuvre, à commencer par la romance tragique entre Pyrame et Thisbé, les différentes adaptations avant d’en arriver à Shakespeare pour enfin, parler d’un sujet plus sensible : les mariages arrangés ! Si on savait la chose monnaie courante au Moyen-Âge et même avant, au point que les très anciennes générations peinaient à concevoir amour et mariage dans une même phrase (acceptant de ce fait l’adultère pour son côté passionné et éphémère), il est difficile d’admettre qu’encore aujourd’hui, des gamines sont promises à des adultes (parfois très vieux). De quoi nous faire réfléchir, n’est-ce pas ?! Et voilà sans doute le but premier de cet ouvrage qui plaira à ceux qui aiment associer lecture et culture générale !
ShayHlyn.



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