Œuvre originale : Nana Otori
Manga : Sora Hoonoki
Éditeur : Kana
192 pages
Date de sortie : 7 juillet 2023
Genre : fantasy, comédie
« Le passage à la caisse, c’est maintenant. Et ça va vous coûter très cher ! »
Présentation de l’éditeur :
Au cours du bal organisé par le second prince, Kyle, celui-ci annonce à Scarlett qu’il a décidé de rompre leurs fiançailles après plusieurs longues années de supplices pour la jeune femme. De plus, il lui fait endosser des crimes qu’elle n’a pas commis et la fait passer pour une « jeune femme maléfique ».
Scarlett est à bout. Elle veut définitivement couper les ponts avec cet imbécile, mais, avant, lui demande une dernière faveur qui est pour le moins… percutante !

Mon avis :
Un décor de la Renaissance, de la magie, des personnages plutôt élégants… voilà de quoi titiller les amateurs de fantasy classique. Une petite romance avec cette belle princesse aux cheveux d’argent ?! Que nenni… c’est une demoiselle au langage fort peu châtié – et pas qu’elle, du reste – et le poing américain délicat ! « Princesse Puncheuse », comme son nom l’indique, est une demoiselle de la haute société qui aime donner une raclée quand ses nerfs la démangent. Adieu héroïc-fantasy élégante et enchanteresse… la comédie prend largement le pas, bien que le fond soit assez classique et intriguant.
Deux princes se disputent un royaume. L’un est légitimement reconnu comme le successeur du roi, l’autre – ex fiancé de notre belle Scarlett – est entouré de vils aristocrates qui savourent des prérogatives à la limite de la légalité. Il aura suffi de fiançailles rompues avec indélicatesse pour que le scénario se mette en place. Julius, le prétendant au trône, compte bien révéler la criminalité ambiante dans l’entourage de son frère et s’aider de la puissance herculéenne de Scarlett ! L’idée de Nana Otori est donc bonne, mais la forme… sacrilège : la vulgarité est totalement en décalage avec le décor. Si Sora Hoonoki maîtrise le crayonné avec un certain raffinement, c’est presque de l’eau de javel sur les yeux de lire tant de jurons de notre époque dans la bouche d’un peu tout le monde…
Alors on respire, on réfléchit deux secondes et… non : décidemment, le fond et la forme ne vont pas ensemble. Le trait classique mais élégant de la mangaka dénote avec le parler de charretier, et ces mitaines de cuir quand la demoiselle se mêle de bastonner le monde autour d’elle… on tombe bien bas ! Le seul personnage qui semble un tant soit peu en adéquation avec cet univers fantastique est un chevalier timide qu’on aperçoit deux ou trois fois. Alors certains – comme moi – vont soupirer à pierre fendre, d’autres vont peut-être, éventuellement, tenir la distance en espérant que l’idée principale surpasse cette bassesse, tout comme il y aura des irréductibles qui vont trouver ça drôle. Chacun ses goûts…
ShayHlyn.




