Jour J T49

Le Chevalier noir de Camelot 2/2

Scénariste : Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Denys
Editeur : Delcourt Série B
Genre : Historique / Fiction
Sortie : le 23 août 2023

Avis de l’éditeur :

Le 26 août 1968, Robert Kennedy remporte la convention démocrate de Chicago. Il est désormais à deux pas de la Maison-Blanche. Parallèlement, Link poursuit son enquête sur l’attentat de Dallas ; et les révélations pleuvent, ce qui est loin de plaire à tout le monde.

Mon avis :

Tandis que le sénateur Robert Kennedy brille lors de ses conventions, ses agents se renseignent sur la mort de son frère et de l’intrigue autour d’Oswald. Pour quel motif a-t-il acheté son arme par correspondance laissant du coup une trace perceptible ? Pourquoi s’être muni d’un type d’arme bien plus lent qu’un fusil automatique ou encore d’avoir utilisé des munitions de 6.5 difficilement trouvables ? Tant d’éléments qui ne collent pas les uns aux autres avec une enquête qui piétine …

Afin d’élucider ces mystères, le garde du corps de Kennedy, Frank Lincoln Junior, un ancien soldat du Vietnam, se rend en Louisiane y rencontrer le juge Garrison,  lui divulguant qu’Oswald fut observé la dernière fois à Mexico trois semaines avant l’attentat, mais surtout lui dévoile une bobine 8 mm ultra secrète où l’on voit l’ancien président tué dans sa voiture, la tête basculant de l’arrière vers l’avant, prouvant de fait qu’il a été exécuté de face. L’enquête reprend mais de manière moins formelle, le garde du corps se la jouant solo et discret, direction l’ambassade cubaine au Mexique.

Jour J_Le chevalier noir de Camelot_Jean-Pierre Pecau_Denys_Delcourt_Serie B_extrait

De manière subtile et intrigante, Jean-Pierre Pécau s’attèle pour le coup à nous replonger dans la dynastie des Kenndy, à y refaire l’histoire selon sa version, tout en nous prodiguant un cliché de cette époque aux ramifications nombreuses.

Les milices d’une jeunesse et autres mouvements anti-Vietnam, les conspirations de grands pontes manœuvrant au cœur de jours sombres qui marqueront l’Histoire de leur empreinte, ainsi que les intrigues de la CIA gravitant autour d’espions et d’informateurs ; des ingrédients bien huilés, reliés les uns aux autres de manière organisée par Pécau, qui livre ici une œuvre comme on les apprécie à leur juste valeur.

Un titre qui bouge, qui a du répondant et techniquement construit de manière à recomposer le puzzle. Bien entendu, à fortiori, il s’agit du genre d’album à l’instar d’un XIII de Van Hamme & du regretté William Vance, où plus on décortique la donne, plus on imagine déceler la vérité, tout en l’observant s’éloigner à vive allure sur un trainé de bitume à cent à l’heure. Mais qu’importe, au final, la sonorité mélodieuse résonne juste, captive les sens, et déroule sur le tapis rouge une excentricité qui s’avère concluante et objective.

La partie graphique signée Denys convient comme il se doit pour cette trame enivrante. Des visages au trait épais, dévoilant des faciès concentrés sur des rictus et des gueules patibulaires à souhait. Qu’ils sirotent leur whisky, fument leurs cigares cubains ou se gratifient d’échanges verbaux et d’autres politesses, le résultat est à la hauteur de nos espérances. Sans trop jouer la carte de l’artifice, la précision et la dynamique fluide et rageuse émergent tout du long de ce récit.

Les albums de la saga Jour J fluctuaient il était un temps entre l’admirable et  l’anodin. Il se trouve que depuis quelques tomes, l’équilibre prend le dessus, et nous gratifie de titres plus raffinés et jubilatoires.

Dans ce cas-ci, on en redemande !
Coq de Combat

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