Le monde de Pickto

Scénario : Michel Alzéal
Dessin et couleur : Michel Alzéal
Éditeur : Paquet
64 pages
Date de sortie :  avril 2023
Genre : conte ; humour

 


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Présentation de l’éditeur

Un jour mon prince viendra… Nous connaissons tous la chanson, mais est-ce que nous avons déjà imaginé que la belle aux bois dormants pouvait casser les codes ? Fini les mots bonjour les Picktos ! Dans cette version 2.0 de la belle au bois dormant, nous avons un prince (pas si) charmant et une princesse bien loin dans le besoin d’être sauvée. Laisser vous séduire par l’aventure des picktos en retrouvant ce conte réinventé et déjanté dès maintenant ! Je vous mets désormais au défi de décrypter tous les picktos…  Arriverez-vous à réussir cette quête ?

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Mon avis

Les contes de fées ont tous été revisités et remaniés un peu à toutes les sauces. Mais celle que propose Michel Alzéal est inédite. On y trouve tous les ingrédients archi connus des histoires de princes charmants et de princesses éplorées ou endormies tels qu’un château merveilleux, une taverne mal famée, un page félon, des crapauds et des baisers magiques, un dragon pas bien malin, et bien sûr un prince charmant un peu naïf et une princesse moins nunuche qu’il n’y paraît. Rien de nouveau sous le donjon mis a part des éléments du monde moderne comme des téléphones, des panneaux routiers ou encore une boite de nuit. Rien de très novateur non plus dans cette fusion d’époques si ce n’est que ces anachronismes nourrissent merveilleusement bien le ton déjanté de ce conte.

Tout cela est bien sympathique, mais la vraie originalité c’est l’absence totale de texte. Michel Alzéal a choisi de raconter son histoire en utilisant exclusivement des pictogrammes. Comme les cartouches égyptiennes et leurs hiéroglyphes, les bulles sont ici remplies de petits dessins et symboles explicites formant les dialogues ou pensées des personnages. C’est un peu déroutant au début et cela demande un petit effort de déchiffrage, mais on se prend vite au jeu et plus on avance, plus la lecture de ces pictos devient naturelle. Il faut avouer que les trouvailles et astuces graphiques sont nombreuses et assez géniales !

Non content d’avoir trouvé les symboles les plus appropriés pour rendre la plus claire possible la narration, Michel Alzéal s’amuse en plus avec la forme en faisant jouer les personnages avec les cadres, en décalant des décors, en insérant des renvois à des scènes futures dans les dessins, en déstructurant le découpage (le dragon qui brûle les cadres des vignettes, c’est grandiose!). Un exercice de style toujours jubilatoire quand c’est réussi.

Enfin, le dessin lui aussi sort du lot. Pas de contours, pas de traits, juste des aplats en bichromie et quelques effets numériques, pour un rendu finalement très expressif et assez sympa.

Voilà donc un conte bien déjanté, iconoclaste et hors normes, jusque dans la morale finale assez inattendue, qui mérite le détour pour saluer cet exercice de style pictural et picktoresque déroutant.

Loubrun

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