Scénario : Danièle Masse
Dessin : Sylvain Dorange
Éditeur : Delcourt/Mirages
Date de sortie : 15 février 2023
136 pages
Genre : Récit biographique
« Ma mère me voit déjà mariée. Mais je n’aurai jamais la même vie qu’elle. Je serai libre et instruite. »
Présentation de l’éditeur
Militante féministe, avocate, défenseure des droits des opprimé.e.s, la rébellion de Gisèle Halimi s’inscrit dès son enfance dans la Tunisie coloniale.
Très tôt confrontée au racisme et aux inégalités, Gisèle Halimi comprend que seules les études la sauveront d’un destin tout tracé. Le récit de cette jeunesse tunisienne l’illustre de la résistance de Gisèle Halimi enfant puis adolescente face aux diktats tant familiaux que politiques, résistance qui porte en germe les engagements futurs de cette femme d’exception.

Mon avis
La lecture du formidable roman graphique de Sophie Couturier, Annie Cojean et Sandrine Revel Une Farouche Liberté – Gisèle Halimi la cause des femmes, m’avait plus que conquis. En se concentrant sur la jeunesse de Gisèle Halimi (Quelle femme !) Daniel Masse et Sylvain Dorange offrent une immersion saisissante et intime dans le quotidien de celle qui deviendra par la suite avocate, militante féministe et femme politique française.
C’est la mise en couleur qui m’a le plus impressionné, créant des atmosphères plus ou moins chaudes et plus ou moins chaleureuses. La Tunisie coloniale y est dépeinte au propre comme au figuré, dans une suite de « tableaux » travaillés et qui sont les théâtres successifs de la jeune existence de Gisèle Halimi.
La place de cette dernière au sein de sa famille, mais surtout sa relation avec son père et sa mère façonneront sa personnalité au fil des années, elle qui exprimera rapidement un caractère affirmé et empreint de sensibilité. Elle sait n’être qu’une fille alors même que ses parents voulaient un autre garçon.
Le regard de sa mère lui renvoie constamment ses fragilités, la rendant responsable, alors même qu’elle venait de naitre, de tous les maux. La rancœur est tenace, le rejet constant. Gisèle trouvera chez son père une tendresse et une attention que sa mère lui refuse. Mais comme rien n’est simple, le comportement de son père envers sa mère lui renvoie également le poids d’un patriarcat qu’elle refuse en bloc. Le déterminisme culturel et sociétal lui saute aux yeux et développe un sentiment d’injustice aussi fort que sa détermination. L’avenir lui donnera raison.
Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne est un bel ouvrage qui plonge le lecteur dans le quotidien d’une famille tunisienne entre 1927 et 1945. Les portraits apparaissent comme sans concessions, parfois durs, on prend rapidement cause pour Gisèle. A l’image de cette page de l’Histoire d’un pays qui, entre tradition et modernisme, veut se libérer du colonialisme, on suit le parcours d’une jeune fille qui veut fuir une réalité qui l’étouffe et l’empêche de s’épanouir.
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Petitgolem13




Belle chronique…
Quelques fois le hasard, qui a voulu qu’elle naisse fille, fait bien les choses puisqu’il nous a permis de connaitre une grande dame !
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Merci Dgege pour tes compliments ( ils sont fréquents d’ailleurs) 😊
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