Les Filles des Marins Perdus Livre II

Scénario : Teresa Radice
Dessin : Stefano Turconi
Éditeur : Glénat |Treize étrange
128 pages
Date de sortie : 1^er février 2023
Genre : aventure

« Client 1 : La nouvelle !
Client 2 : La nouvelle !
Client 3 : Celle qui est…
Matrone : … nouvelle, je sais, je sais.

Tess : Pfiou… Je me porte volontaire pour n’importe quelle tâche qui me fera sortir d’ici : aujourd’hui, demain, et tous les autres jours !
Matrone : Tu ne préfères pas te reposer un peu ? »

Présentation de l’éditeur :

« Y a des marins qui boivent et reboivent aux dames… »

Dans Le Port des Marins Perdus, sublime roman graphique paru en 2016 et couronné de succès, on a pu croiser les prostituées du Pilar, un bordel pour marins de Plymouth. Très attachés à ces personnages, les auteurs ont décidé de leur consacrer une série de spin-off qui leur permet de renouer à l’envi avec l’air du grand large.

Dans ce deuxième volet, on retrouve donc ces filles de petite vertu qui nous content à tour de rôle une histoire confiée par leur amant d’un soir. On y fait ainsi la connaissance de Tess, la mystérieuse petite nouvelle du Pilar, et de Cinnamon, dont le passé revient inlassablement la hanter.

Aventure, drame et merveilleux sont au rendez-vous de ce nouveau petit bijou ciselé par Teresa Radice et Stefano Turconi qui, d’album en album, deviennent des auteurs emblématiques de la collection [treize étrange].

Mon avis :

L’air marin de Plymouth en Angleterre, les anecdotes des hommes sur les quais, les ragots des dames aux détours du marché… en un rien de temps, le duo Radice et Turconi remet le lecteur dans l’ambiance de la Grande-Bretagne portuaire en 1810. Notamment en reprenant avec l’arrivée de Tess au sein de la maison close « Pilar ». La petite nouvelle dévoile un talent impressionnant auprès de la gent masculine, tant et si bien qu’elle s’attire tantôt la jalousie, tantôt l’envie et la curiosité.

Mais plus encore que de satisfaire ces messieurs qui s’enchainent, excusez l’expression, à la queue-leu-leu, la jolie brunette s’intéresse au seul homme qui ne vient jamais s’encanailler. Le commandant du vaisseau Last Chance déjà rencontré dans le précédent tome. Une façon bien étrange d’ailleurs de lui tourner autour, mais à quel dessein !?! Teresa Radice nous concocte, dans ce deuxième volet dédié à ces belles femmes de joie, une intrigue presque diplomatique sous les traits de la jolie Tess enchevêtrée dans une bien sombre mission…

Mais tout à cette aventure qui prendra différentes tournures, nous retrouvons aussi l’exotique Cinnamon et son passé en Inde ; cette contrée lointaine sous protectorat Anglais que la jeune femme a quitté enfant, quand une crue dévastatrice a enlevé son village et sa famille. Ce qu’elle ignorait, c’était les secrets de son père, bien gardés dans un bracelet… Bien qu’intrigue mineure dans ce volume principalement axé sur Tess, c’est aussi intéressant de suivre le parcours de cette coquette à la peau couleur cannelle.

Une teinte qui se fond dans le panel principalement pastel et sépia de Stefano Turconi qui continue de nous enchanter avec ce journal de bord/carnet intime sur la vie et les folles aventures vécues par « Les Filles des Marins Perdus » ! Avec son style de plus en plus affirmé et reconnaissable dans ses ouvrages, l’artiste dépeint avec une pointe de romantisme romanesque et vivant, ce qui aurait pu être la vie à Plymouth et sur mer en 1810 !

Je ne dirais qu’une chose : à l’abordage ! Dans l’attente de la suite…
ShayHlyn.