L’appel de Madame la Baronne

Auteur : Servais
Œuvre originale : Julos Beaucarne
Editeur : Dupuis
Genre : Fantastique
Sortie : le 5 mai 2023

Avis de l’éditeur :

Une princesse-marionnette, un baronnet de bois, une « bébête » mystérieuse, une créature lunaire qui parle et un majordome tout ce qu’il y a de plus classique, auquel revient l’épineuse tâche de gérer tout ce petit monde surnaturel. Une ambiance étrange, sur laquelle flotte l’ombre de la baronne, propriétaire du domaine commun à tous.

Mon avis :

« Toute femme est fée et tout Homme magicien »

Au domaine de l’ancienne baronne résident des personnages pour le moins insolites : une marionnette à l’effigie d’une princesse ; un être recroquevillé constitué de bois ; une créature astrale experte en mathématiques ; le fils de l’ancien baron dont seul le buste repose sur du marbre et qui s’avère capable de dialoguer ; une créature autant effrayante qu’étrange courant autour de la propriété ainsi que le précédent majordome seul être encore vivant parmi ces individus chimériques.

L’ancien valet est un homme d’un âge déjà avancé, perturbé par les songes que lui rappellent la Baronne, dont il est épris, la gratifiant sans que celle-ci n’omette de le lui rendre en retour.

Un jour comme un autre, il se rend dans la cave, surpris par un son inhabituel ; il y paye le gardien trois sous et pénètre dan un univers encore plus déjanté… Entre rêves et réalité, hallucinations et éléments métaphysiques, le lecteur se sent propulsé dans un conte poétique, voguant dans un monde imaginaire, truffé d’ingrédients surnaturels.

L’appel de Madame la Baronne signé  Jean-Claude Servais, s’inspire des textes du regretté Julos Beaucarne, livrant une œuvre forte, poignante, bien que complexe à suivre, par son itinéraire à décortiquer. Tout se déroule suivant des énigmes à résoudre, à se laisser bercer par un « Trip » hallucinogène pour lequel il est impératif de rompre avec le concret et suivre le guide. (Pas toujours évident…)

Tandis que notre cher majordome emprunte les galeries souterraines de la cave le menant vers un paradis artificiel, c’est la panique à bord parmi les créatures fantasmagoriques en surface, prises de peur à l’idée de ne plus le revoir.

Le récit se constitue en plusieurs arcs, en fonction des profondeurs que le majordome explorera.  Sa rencontre avec le Baron, les fées courant nues et les créatures à masques d’animaux le mèneront aux réponses aux questions qu’il se pose inlassablement.

Originalement paru en 1989 aux éditions Casterman, l’appel de Madame la Baronne demeure une valeur non négligeable  sur l’éventail des pépites concoctées par Servais. Le temps et l’espace s’arrêtent l’espace d’une lecture, comme le jour et la nuit, pour lesquels, il demeure complexe de les distinguer, comme le souligne à répétition l’un des sbires de la demeure.

La qualité graphique, qui pour ce titre, bénéficie d’un tirage en noir et blanc, repose sur un visuel plutôt succulent, dont l’encrage épais et les contrastes jouant un rôle précieux suffisent à nous en mettre plein les yeux. Puisque tout le monde, à l’exception du majordome, véhicule dans un univers parallèle, issu d’une brèche d’ordre céleste, la créativité et l’originalité du trait de l’artiste sont relativement mis en avant, par le biais de monstres mutants et d’un décor souterrain soigné et agencé de manière à ce que les créatures s’émancipent.

Une prose issue d’une autre époque, et qui grâce aux éditions Dupuis, revoit le jour, sous une reliure d’excellente facture, au dos toilé grisâtre, et grisante, complétée par une richesse complémentaire appuyée à l’œuvre tels que des écris sur Julos Beaucarne. Incontournable pour les fans de Servais, un cran en dessous pour les autres. Un classique quoi qu’il en soit.

Coq de Combat

2 commentaires sur “L’appel de Madame la Baronne

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  1. Beaucoup de mal avec Servais. Du meme genre, meme époque et aussi difficile à la lecture : Comes. Je peux pas. Quelque chose qui bloque ! Peut être que je devrais en parler à mon psy, non ? 😀

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