Le petit théâtre de la vie
Scénario : Loïc Clément
Dessin : Anne Montel
d’après le roman de Marie-Aude Murail
Éditeur : Rue de Sèvres
120 pages
Date de sortie : 25 janvier 2023
Genre : tranche de vie
« Réfugiée dans mon étage, je pensais souvent à mon cousin. Que lui avait-il manqué ? Cette petite flamme qui tout à la fois nous dévore et nous réchauffe, l’envie d’être en vie, la volonté, je ne pouvais mieux dire, la volonté. Et un jour de février, mon cousin ne voulut plus vivre, lui qui avait si peu essayé. Ce furent mes premières vraies larmes. »
Présentation de l’éditeur :
À 15 ans, Charity n’est plus vraiment une enfant. Tandis que sa mère songe à la faire entrer dans le monde, la jeune fille curieuse peine à trouver ses marques dans la vie. Loin de ses précepteurs Herr Schmall et Blanche, plongée en pleine tragédie, ses passions d’antan ne suffisent plus à la stimuler complètement. Charity va dès lors découvrir les joies de l’insouciance auprès d’Ann, sa cousine frivole, mais sera également confrontée aux moments douloureux de l’existence avec son pauvre cousin Philip et l’intense Tabitha.

Mon avis :
En quelques pages, nous voilà plongés dans un récit qui ne manque pas d’inspirations. Un récit tantôt semblable à ceux de Jane Austen sur la condition de la femme aux XVIIIe & XIXe siècles, tantôt empreint de la vie de Beatrix Potter, l’autrice des aventures de Pierre le Lapin, qu’on retrouve en compagnie de l’héroïne de Marie-Aude Murail. Autant dire que « Miss Charity » est là pour capter l’attention des amoureux des tranches de vie à une époque révolue mais qui laisse tellement de place à la rêverie, l’aventure et l’amour.
Loïc Clément semble respecter le roman et embarque le lecteur, dans ce deuxième tome, à l’aube de la vie d’adulte de Charity. Elle quitte lentement, mais sûrement, le monde des enfants et entend donc davantage sa mère réprouver ses passions et ses goûts. Mais tel une histoire de Jane Austen, on suit les aléas de la vie selon les voyages de la famille. Tantôt en Écosse, tantôt à la très célèbre ville balnéaire anglaise Brighton.
Mais tout n’est pas que joie et allégresse. La mort rôde tout autour des personnages, plongeant le lecteur dans un drame social, rejoignant quelque-peu les tragédies de Charlotte Brontë. Telle Jane Eyre, l’ancienne préceptrice de Charity se retrouve dans un horrible orphelinat pour jeunes filles, séquestrée au même titre que les pensionnaires dont une viendra même à mourir. De même qu’un membre de la famille de notre jeune héroïne…
C’est une vie difficile, remplie de contraintes pour la gent féminine, que Anne Montel met en couleurs. Tout en finesse et délicatesse pour mettre en relief les hauts et les bas que Charity doit affronter tout en essayant d’aller de l’avant. Tâcher de rester elle-même malgré les attentes superficielles de sa mère, écouter les badinages de sa cousine Ann sans montrer son envie de solitude et bien sûr, trouver réconfort auprès de Peter son lapin, dans les combles de la demeure familiale à étudier Shakespeare et les sciences.
Un graphisme léger, pas toujours propice à mettre les visages en valeur, mais agréable à regarder malgré tout. Des aquarelles qui donnent à rêver et suivre les aventures de Miss Charity en espérant qu’elle trouve le bonheur malgré les malheurs qui jalonnent son existence.
ShayHlyn.





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