Solo – Chemins Tracés T2

Siro

Scénariste : Oscar Martin
Dessinateur : Alvaro Iglesias
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique
Sortie : le 12 avril 2023

Avis de l’éditeur :

Fortuna connaît désormais la quête qui lui incombe. Repartie à la découverte du monde avec sa fille, elle continue à consigner ses aventures dans le livre des chemins. Alors que de grands dangers la menacent, le mystérieux Siro fait son apparition. L’héroïne doit-elle faire confiance à ce combattant qui semble la connaître et la suivre depuis longtemps ?

Mon avis :

Fortuna accompagnée de sa petite fille Nova endurent les difficultés de la sécheresse, de la rudesse du climat et survivent tant bien que mal au quotidien. Chaque jour, la mère solitaire livre le constat de sa journée en écrivant dans son livre, journal de bord qui permettra aux générations futures de survivre à leur tour.

Sur leur itinéraire, elles rencontrent Siro, un membre de leur tribu, qui en réalité les suit depuis un long moment, agissant dans l’ombre afin de les protéger. Comparable à un ange gardien en quelque sorte, Siro a passé son existence à venir en aide à Fortuna, en éliminant tout ennemi nuisible, lui facilitant la tâche pour se nourrir sans que cette dernière s’en soit rendu compte. L’un comme l’autre sont prédisposés à atteindre un but, accomplir une mission personnelle pour un futur plus prospère espéré de leurs camarades. Et cela passe évidemment par un certain sacrifice de leur vie, de leur aspiration personnelle.

Avec ce second arc de la saga Solo, Oscar Martin nous livre une œuvre poétique teintée d’une énorme tristesse. Le sentimentalisme bien présent laisse cependant place à une réalité plus obscure, une dure perception d’un quotidien mettant ses protagonistes à l’épreuve jusqu’au-boutisme. Toutefois, à bien y réfléchir : n’est-ce pas là un éventail de la série peut-être de trop ?! La magie tant opérée lors des premiers titres perd en originalité,  et s’enlise à étendre sa marque personnifiée presque de manière désespérante.

Certes, les éléments forts et harmonieux de Solo sont bel et bien toujours présents, qu’on se le dise ; mais réclament davantage un second souffle, provenant des confins d’un trou béant.

Pour la partie graphique, Oscar Martin laisse sa place à Alvaro Iglesias, qui nous livre des esquisses de bonne facture, sans démériter. Un trait lisse et esthétique, privilégiant certes les protagonistes aux décors quasi inexistants, mais en somme plutôt logique, au vu du contexte évoluant dans un No man’s land. Les couleurs tantôt claires et lumineuses, tantôt sombres et nuageuses sonnent assez justes et caressent l’atmosphère imprégnant celle-ci d’un paysage enivrant, relaxant  et plein de douceur.

Parvenu à ce stade, on ressent une certaine irritation littéraire, un trop plein qui déborde, et ce en dépit d’un ouvrage qui demeure toutefois de qualité.
Coq de Combat