Auteur : Paolo Eleuteri Serpieri
Editeur : Glénat
Genre : ArtBook Erotique
Sortie : le 22 février 2023
Avis de l’éditeur :
Depuis les débuts du personnage de Drunna en 1985, Serpieri n’a cessé de travailler les courbes voluptueuses de sa plantureuse héroïne. Et établi sa célèbre série de science-fiction comme un classique de la bande dessinée pour adultes, avec des scènes « chaudes » impliquant régulièrement son personnage.
Mon avis :
Nous avions récemment abordé le 1er Artbook de Paolo Eleuteri Serpieri publié chez Glénat, à savoir Eros, peignant le génie de l’artiste, l’indémodable figure emblématique de son héroïne Druuna, et l’excellent travail fourni par l’éditeur.
Comme le souligne fort bien Daniele Bevilacqua en préface de ce XXX, nombreux sont les ouvrages de ces 3 dernières décennies à avoir exposé ci et là, des illustrations érotiques, croquis et autres esquisses rendant gloire à l’un des maîtres de la BD érotique. En Italie, en France, la plantureuse et diabolique Druuna s’est à maintes fois retrouvée en 1ère page de catalogues, de magazines, de livres d’art, ou encore lors de salons spécialisés pour satisfaire une vague générationnelle de lecteurs épris de l’œuvre fascinante de Serpieri.
Les albums de la saga reposent sur 3 versants : l’érotisme, bien que basculant rapidement vers un style davantage à caractère pornographique ; un monde enclin au divorce entre l’humain et la nature profonde, puisque entaché d’un décor apocalyptique baignant dans une solitude impactée par un vide profond, et enfin, ce schéma délirant, provoquant, de troubles cauchemardesques de la mutation de créatures assoiffées de chair, de sexe, et de chaos.
Druuna, ainsi que les autres représentations féminines des récits sont dévoilées et exposées de manière lascives, primitives, édulcorées, mises à nu (dans tous les sens du terme), jouant ouvertement sur un mode de domination, de fétichisme, et de tout attribut chimérique et fantasmagorique qui contribue à créer un désir, une sensation métaphysique et charnelle.
Ce second Artbook persévère donc sur la lignée de son prédécesseur au travers de crayonnés, d’illustrations en noir et blanc ou totalement colorées. L’album lance son cheval de bataille sur une scène lesbienne très représentative au bord d’une piscine, suivi d’une planche où une maquerelle d’un âge avancé tourmente une jeune païenne en la fessant. Les fouets et autres tortures sont d’ailleurs monnaies courantes dans la représentation expressionniste et libérée de la magie orchestrée par Serpieri. Douleur et plaisir, punition et valorisation se tiennent presque main dans la main.
Viennent ensuite, les monstres, d’abord sous l’apparence de démons humains puis déformés sous des attributs de créatures malades et parasitées. Plus on avance dans ce territoire libidineux, mieux sont représentés cette galerie lascive et poussant au vice de la luxure. En ces mots, Serpieri relate : « Je ne veux pas donner dans la pornographie, mais dans l’érotisme assez poussé, très apprécié ».
En deux tomes, les éditions Glénat ont vu juste, et ont intelligemment exposé la nature profonde de l’auteur et de son univers à la fois persécuteur et prenant indéniablement aux tripes.
Une œuvre viscérale, de génie à l’ancienne, et foutrement fusionnelle !
Coq de Combat
« foutrement fusionnelle »…j’aurais pas dit mieux !
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