Le nid, les fils de la mort.

Auteur : Marco Galli.
Editeur : Sarbacane.
Sortie : le 1e mars 2023
176 pages.
Genre : historique.

« Surveillez-le de près Eva. Il frôle l’ abîme. »

« La fête » est finie !

Juin 1944. Hitler se retire avec les principaux dignitaires nazis dans sa résidence située dans les Alpes bavaroises, « le Nid », d’où il lancera ses deux dernières offensives qui échoueront et annonceront la défaite du Reich. Souffrant de toutes sortes de maux et de sautes d’humeur, hanté par des cauchemars monstrueux, consommant drogues et médicaments, il est déjà un chef fini mais disposant encore d’un pouvoir de mort et de destruction redoutable. Ses invités, entre terreur et adoration, gravitent autour de lui et se perdent dans des soirées décadentes pour mieux nier la réalité qui se dessine sous leurs yeux.

Entre les hallucinations du Führer, la démission des généraux et l’amusement forcé des invités, ce sera aux montagnes, teintées d’un rouge sang, de révéler le sort qui attend tout ce “beau monde”.

Mon avis.

Parfois les dossiers de presse nous facilitent grandement notre chronique. En effet, sur celle-ci on trouve 7 mots qui qualifient cet album : histoire, huis-clos, nazis, Hitler, drogue, folie et hallucinations.
Histoire : Il s’agit bien d’un fait historique, Hitler et toute sa clique se trouvaient bien au Bergoff en juin 44 pour profiter des alpes bavaroises. Le début de la fin en somme, le crépuscule des «dieux».
Huis-clos : On se focalise en effet sur ce petit monde faisant la fête dans cette bâtisse complètement rasée après la guerre.
Nazis : Une partie du régime du 3e Reich est là à croire ou pas à un miracle pour retourner le cours de la guerre : Goebbels, Morel, Bormann, Eva Braun etc.
Hitler : Un führer bien diminué, les yeux cernés, seul et sujet à de nombreuses névroses avec en bonus un coït hitlérien assez explicite !
Drogue : Un Hitler qui ne marche que grâce aux injections du Dr Morel, un cocktail de drogues, d’amphétamines, de somnifères… un vrai junkie !
Folie : Alors que la guerre fait rage, ce petit monde vit dans une sorte de parenthèse enchantée à croire à des miracles et à occulter la réalité.
Hallucinations : Vous imaginez bien que tous ces pseudos médicaments entraînent quelques effets indésirables.
La couverture est assez parlante également, une sorte de bal grotesque entre sadiques attendant le purgatoire. Elle est aussi très représentative du contenu graphique qui sera certainement un écueil pour un lecteur classique. Certains parleront d’art et applaudiront , d’autres seront perdus dans les nombreuses parties psychédéliques avec des couleurs plus que clinquantes de cet album et pas toujours évidentes à comprendre, mais y-a-il quelque chose à comprendre à cette folie ? Ça passe ou ça casse comme on dit.
Je ne sais pas vous mais dans tous ces personnages nazis qui tournent autour d’ Hilter, un m’a toujours paru énigmatique et insaisissable, c’est celui d‘ Eva Braun. Et à la lecture de cet album, elle l’est encore plus. Visiblement cette femme n’ était pas stupide, même plutôt clairvoyante mais elle a quand même suivi son futur mari dans cette folie, comme un « déni d’atrocité »… elle restera toujours un mystère pour moi.

Le nid est finalement un album singulier aussi bien dans sa forme que dans son contenu mais qui révèle bien dans quelle autre dimension vivaient les élites de ce régime décadent.

Samba.