Scénario : Émilie Saitas
Dessin : Émilie Saitas
Éditeur : Delcourt/Encrages
Date de sortie : 21 septembre 2022
176 pages
Genre : Non-fiction sociétale et écolo
« Dans un éco-lieu, ce qu’il faut toujours garder à l’esprit c’est le PFH. Le Putain de Facteur Humain. »
Présentation de l’éditeur
Comment faire coïncider ses convictions écologiques avec sa façon de vivre quand on habite en ville ? Comment changer ses habitudes ? Munie d’un sac à dos, Emilie Saitas s’invite auprès d’inconnus ayant fait le choix de vivre autrement.
Qu’ils vivent dans un éco-lieu, dans une tiny-house ou un dôme géodésique, les personnes qu’Émilie a rencontrées ont fait le choix de vivre en accord avec leurs convictions écologiques, économiques ou sociales. Si leur choix leur a semblé naturel, ce retour à la nature est un parcours parfois semé d’embûches. Pas toujours facile de vivre comme on l’entend…

Mon avis
Les couleurs utilisées par Émilie Saitas sont très douces, les planches sont crayonnées en couleur, elles apportent au premier regard une impression d’innocence et de candeur. Le trait est très simple, l’ensemble est épuré, l’accent est posé sur les habitations et la nature. Les hommes et les femmes apparaissent comme de petits personnages enfantins, leurs visages dessinés sont le plus souvent de face, les présentant ainsi comme des interlocuteurs directs.
L’ensemble en devient tout simplement joli et apaisant.
Le propos de l’auteure est motivé par une envie de rencontrer des gens qui ont choisi de vivre autrement. Elle dresse des portraits successifs de personnes qui se livrent naturellement, contents d’accueillir (chaleureusement) une jeune femme curieuse et ouverte sur le monde. Le constat de départ met en avant une vie urbaine polluée et mortifère. Peut-être la solution se trouve-t-elle loin des villes, dans les forêts, loin du béton et des voitures.
Tout un monde n’est pas uniquement un ouvrage écologique. Il place la solidarité au centre de ces modes de vie qui peuvent parfois apparaitre comme marginaux. Les choix d’alimentation, les modes de consommation, les activités de développement personnel complètent un maillage qui rythme les existences des personnes rencontrées par Émilie Saitas. C’est avant tout la conviction de celles-ci qui saute aux yeux. Les parcours de vie sont divers, mais ce qui rapproche ces personnes c’est cette apparente certitude : ils aiment leur façon de vivre. Ils sont cependant conscients de leurs limites et du regard que la société porte sur elles.
La bienveillance et le bien-être sont soulignés par des visages toujours souriants et une mise en couleur « sucrée ». La forme choisie idéalise un peu trop les propos et les actes et les rend beaucoup plus naïfs qu’ils le sont. Des photos (en noir et blanc) de ces dernières jalonnent la lecture de ce voyage et ramènent d’ailleurs le lecteur dans la « réalité ». Celle de Manon et Bastien, prise devant leur dôme brise par exemple le sentiment de paix et de chaleur qui est témoignée, car on les voit emmitouflés, portant des chaussures pleines de boue.
Si le propos final de l’auteure est plus nuancé, le dessin apparait comme d’une douceur militante, la nature et les petites habitations font penser à la Comté de Tolkien, tout de verdure et de soleil. Mais il n’est pas question ici de vouloir nous faire changer d’avis (les personnes rencontrées ne sont d’ailleurs jamais donneuses de leçons) mais, comme le titre l’indique, d’inviter à voir autre chose, à changer son regard sur notre propre mode de vie.
Un ouvrage coloré et tolérant.
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Petitgolem13
Je pense qu’une grande partie des citoyens ont compris l’urgence de vivre en harmonie avec la nature. reste le plus dur à faire, convaincre les industries, l’économie à changer !
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