Partir un jour

Scénario : Manu Boisteau
Dessin : Manu Boisteau
Éditeur : Casterman
128 pages
Date de sortie :  mars 2021
Genre : roman graphique

 


« Appelle-les, je t’en supplie ! Dis-leur que j’ai chopé la gale, le mildiou, l’histonomose du dindon, n’importe quoi … sans rire… cette boite me tue. »

Présentation de l’éditeur

Comment quitter son job (ennuyeux) pour réaliser son rêve (écrire un roman) sans passer pour un crétin irresponsable ?

Partir un jour, sans retour… Telle est la décision de notre héros à lunettes, qui en a assez de son travail sans joie. Car ce qu’il désire au fond, lui, c’est écrire, mais pas n’importe quoi : « une Bible incandescente, un brûlot sans concession appelé à redéfinir les contours, non seulement de la littérature, mais de la pensée même ! »
Mais la pente des lettres est rude, et les ennuis guettent : l’achat inopiné d’un bonsaï et d’huiles essentielles n’empêche ni le départ de l’être aimée ni les relations compliquées avec la psychanalyse. Et puis il y a ces lieux inhospitaliers que notre personnage traverse en rêve, incarnation des échecs passés et des angoisses présentes… Sortira-t-il de l’ornière ? Réussira-t-il à passer la crise de la quarantaine tout en écrivant le Magnum opus que le XXIe siècle attend ?

 

partir un jour_pl

 

Mon avis

Je dois avouer que bien souvent les « BD/thérapie » où les auteurs se racontent pour régler leurs problèmes existentiels m’emmerdent un peu. Je me suis donc lancé dans cette BD introspective avec pas mal d’appréhension et d’a priori. Ce fut un peu laborieux au début, mais je me suis accroché aux pages et ai fini par apprivoiser ce petit bonhomme au gros nez qui virevolte entre son psy, son hypnotiseur, sa future ex, son job chiant, ses collègues lourdingues, sa potentielle future éditrice, son moi et son surmoi, sa confidente, ses cauchemars, et ses angoisses existentielles et échecs passés matérialisés par des monstres informes.

Partir. Tout plaquer pour accomplir son rêve et échapper au morne quotidien d’un job devenu affreusement ennuyeux. Que ce soit pour aller faire des fromages de chèvre dans le Berry, se lancer dans l’élevage d’escargots ou pour écrire un livre, quitter une vie matériellement confortable mais psychologiquement pénible, reste une épreuve semée d’embûches de laquelle on peut sortir grandi ou démoli. Les deux pouvant être mêlés.

Avec beaucoup d’humour, d’autodérision et de finesse Manu Boisteau se met en scène dans cette autofiction et nous fait part de problèmes de société pouvant toucher tout un chacun : séparation, échecs, crise de la quarantaine, introspection, angoisses existentielles, rêves inaccomplis, actes manqués … il y en a pour tout le monde !

Les sujets sont graves et sérieux, mais on rit – sans méchanceté ni moquerie – des égarements, atermoiements et mésaventures un peu sordides de ce petit bonhomme qui, quasiment sur un coup de tête, décide un jour de partir sur une autre piste, un peu plus cahoteuse si ce n’est chaotique.

Le dessin est simple et léger. Des traits évocateurs qui vont à l’essentiel, comme du dessin de presse, pas de contour de cases ce qui allège la densité du propos et de la narration. C’est parfois un peu long et bavard, mais bon, on est dans la thématique psy, donc c’est normal.

Finalement, à défaut d’avoir été pris de passion ou d’empathie par ce récit, j’ai pris le parti de l’amusement et ai bien rit des errements de Manu Boisteau. Je sais, c’est mal. Mais tant pis.

Loubrun

5 commentaires sur “Partir un jour

Ajouter un commentaire

  1. Jolie chronique Bruno… qui donne envie d’y jeter un œil pour voir quelles situations j’ai connues ou traversées car on a tous des envies ou des regrets sur ce qu’on aurait pu ou dû… ?🙄🤔😉
    Sinon… ça c’est de la (bonne) musique !

    🤣

    J’aime

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑