La sémantique c’est élastique

Scénario et dessin : James
Éditeur : Delcourt
110 pages
Date de sortie :  février 2019
Genre : humour

---

« Une langue c’est comme un organisme vivant. Elle nait, se structure, s’enrichit de rencontres, mute, se déforme … et finit par mourir un jour. La vie quoi »

Présentation de l’éditeur

Quelle est la malédiction de la dinde ? Un Arabe peut-il être antisémite ? Comment les femmes ont-elles disparu de la langue française ? Autant de questions qui permettent de mieux comprendre comment le langage nous influence, nous façonne et transforme la réalité. La Sémantique c’est élastique se propose d’offrir des armes aux lecteurs pour mieux se défendre, et surtout, pouvoir frimer lors de repas de famille.

Mon avis

Salope est-il le pendant féminin de salaud ? Doit-on clôturer ou clore un grand débat ? (que le débat soit grand ou pas, la question se pose quand même). Une égalité parfaite peut-elle être parfois imparfaite ? Et la langue de bois ! Vous l’entendez tous les jours aux infos, mais savez-vous d’où vient cette expression ? Comme tous ces mots à sonorité anglophone qui nous envahissent, d’où viennent-ils ? Et d’ailleurs, nous envahissent-ils vraiment ? Vous seriez surpris d’apprendre que le mot Mail vient du français, comme plus de la moitié des mots de la langue de Shakespeare ! Et toc ! Dans vos ratiches, les angliches ! Étonnant, non !? Quelqu’un pour contester ce point ? Si un quidam se présente, on pourra dire alors qu’une personne se sera manifesté, sinon, personne pour défendre l’anglais. Voilà bien résumé la subtilité et la complexité de la langue française avec un mot qui a le don de pouvoir dire une chose et son contraire.

Présente dans les pages de la Revue Dessinée depuis le premier numéro, cette rubrique animée par James nous apprend des tas de petites choses sur la langue française. Aussi inutiles qu’amusantes, ces miscellanées linguistiques sont un pur régal pour qui aime les mots, leur sens et leur histoire. Notre langue est vivante et elle a par conséquent comme caractéristique d’évoluer. En bien ou en moins bien, ça c’est selon l’appréciation de chacun, mais en tout cas elle n’est pas figée, elle évolue, s’enrichit ou parfois s’appauvrit. Ainsi, nombre d’expressions et même de mots ont vu leur sens changer ou au fil du temps.

C’est ce que James nous présente ici sans prétention avec beaucoup d’humour et de simplicité, en mettant en scène un professeur à l’allure débonnaire qui, avec calme, nous donne les réponses à des tas de questions que l’on ne s’est jamais posées, mais qui assurément nous permettrons de bien nous la raconter au boulot à la machine à café ! Accessoirement, il permet aussi de montrer à quel point la maîtrise de la langue est primordiale pour être bien intégré dans la société. C’est pas rien quand même.

A l’heure ou à l’école on ne semble avoir d’estime que pour les matières scientifiques et tandis que les tout-puissants réseaux sociaux regorgent d’ignominies syntaxiques et orthographiques, ces amusantes et instructives saynètes devraient être classées d’utilité publique. Allez hop ! Lecture obligatoire pour tous les matheux et les dingos des réseaux.

Mais il est temps maintenant de clore cette chronique avant que je ne tombe dans la xyloglossie ; et puis en plus c’est l’heure du dîner. A moins que ça ne soit le déjeuner … ou le souper.
Wesh, tas de bâtards ! Bah c’est l’heur d’allé grailler koa, OKLM avec une bonne binouze…
Oups… foutus réseaux (a)sociaux.

Bref, courez vite vous procurer cet hilarant précis de linguistique.

Loubrun