Le sentier de la guerre – T1 – Fort Buford

Scénario : Marc Bourgne
Dessin : Didier Pagot
Éditeur : Glénat
48 pages
Date de sortie : 25 avril 2018
Genre : Western

Le pitch est intéressant mais l’action et la protagoniste n’ont finalement que peu de relief.

Présentation de l’éditeur

Une aventure romanesque au cœur des guerres indiennes

1864, Washington DC. Diane Myers, 22 ans, est une jeune peintre surdouée que la bonne société s’arrache. Son rêve : peindre les paysages de l’Ouest sauvage et le mode de vie de ses habitants, les Indiens des plaines. Farouchement opposée aux idées politiques de son père sénateur qui ne souhaite que leur extermination, elle décide sur un coup de tête de partir à leur rencontre, matériel de dessin sous le bras. Avec l’aide du scout « Missouri », elle parvient à intégrer la tribu du célèbre chef indien Sitting Bull. C’est le début d’une belle aventure artistique et humaine pour Diane, à la découverte d’une culture fascinante menacée par la marche de l’histoire…

Sentier de la Guerre

Le Sentier de la guerre est une grande saga romanesque évoquant la vie du grand chef sioux Sitting Bull. Une épopée digne de La Prisonnière du désert, portée par une héroïne attachante, nous permettant de découvrir par la fiction l’histoire sanglante et complexe des guerres indiennes dans laquelle s’est écrite la légende du Far West.

Mon avis

Je ne sais trop quoi vous dire… Le pitch est intéressant (bien qu’inexact… l’action débute en 1868 et non 1864… et ce n’est pas si anodin que cela car en 68 la Guerre de Sécession est terminée depuis 3 ans, alors qu’en 64 on est encore en plein dedans… J’avoue avoir toujours un peu de mal avec les résumés éditeurs qui tendent à prouver qu’eux-mêmes n’ont pas lu la BD… Fin de l’énorme parenthèse) mais l’action et la protagoniste n’ont finalement que peu de relief. Cela commence avec l’acceptation de Diane par la tribu Lakota qui se fait un peu trop facilement à mon goût. Et puis son personnage est par ailleurs trop « parfait ». C’est une ravissante jeune fille qui possède à la fois un don pour la peinture et un grand cœur. Ce dernier organe symbolique la pousse même à se rebeller contre son milieu et sa condition sociale privilégiée pour aller vivre parmi les indiens menacés d’une extinction aussi bien physique que culturelle. Et, comme si cela ne suffisait pas, elle est toujours prête à défendre la veuve et l’orphelin indien quitte à se sacrifier, le tout, en ne se plaignant jamais des rustres conditions de l’Ouest américain… Sans relief vous disais-je…

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Pour le reste, j’ai apprécié la vaine tentative de présenter le contexte de cette conquête de l’Ouest qui, à coup de traités bafoués et guerres bactériologiques (les fameuses couvertures infestées de variole) ou conventionnelles, ont terminé l’entreprise de colonisation du territoire nord-américain par les blancs. J’écris « vaine tentative » car, avec toute la meilleure volonté du monde, je ne crois pas que l’on puisse résumer et expliquer les mécanismes de cette quasi-annihilation des peuples précolombiens d’Amérique du Nord par quelques dialogues, aussi bien vulgarisés soient-ils, entre deux personnages d’une BD. Tout au plus, comme les auteurs le font ici, on peut évoquer quelques faits historiques marquants, mais cela ne va guère plus loin.

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Côté dessin, c’est pareil, un peu mi-figue mi-raisin… (nouvelle parenthèse car je suis un peu embêté avec cette expression étant donné que j’apprécie à la fois les figues et le raisin…). Sentier de la Guerre 2Je n’ai pas trop aimé les traits des visages et, dans quelques cases (très peu, pour être franc), les attitudes un peu trop statiques des personnages. La mise en couleur non plus n’est pas à mon goût. Trop de dégradés numériques et de ciels bleus photographiques collés en arrière-plan. En revanche, je trouve les décors de très bonne facture (de nombreuses cases panoramiques très bien réalisées). Certaines scènes d’action impliquant de nombreux personnages ont elles aussi manifestement fait l’objet d’une attention particulière et le résultat s’en ressent clairement. C’est juste dommage que ça ne semble pas être le cas de toute la BD…

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En tout cas, à moins qu’elle ne s’améliore drastiquement, cette BD n’est pas spécialement un indispensable dans une bibliothèque. Mais ce n’est que mon humble avis…

Odradek

2 commentaires sur “Le sentier de la guerre – T1 – Fort Buford

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  1. Je commence à bien reconnaître le style « Odradek  » et plutôt d’accord avec sa conclusion finale bien que je serais plus généreux avec le dessin à cause des 2 scènes très « nature  » 🙂

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  2. Belle perspicacité pour l’erreur de date… bonne argumentation pour le dessin… et excellente analyse pour l’expression « mi-figue mi-raisin » dont la figue est sensée avoir le mauvais rôle (bien que je les préfère au raisin qu’elles soient sèches ou fraîches)… et donc sans signification pertinente !… bien vu 👍😉

    Aimé par 1 personne

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