Scénario et dessin : Fred
Couleurs : Isabelle Cochet
Éditeur : Dargaud
date de sortie : février 2013
39 pages
Genre : Fantastique
Vingt-six ans qu’on l’attendait… Et pour cause, elle s’était embourbée !
Qui ça ? Mais la loco à pattes, évidemment ! ou plutôt, la lokoapattes (elle préfère cette orthographe et il ne faut pas la contrarier, elle est susceptible). Un spécimen qui carbure à la vapeur d’imagination… et qui se trouve en rade à proximité de chez Philémon. C’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver, finalement, car du côté de chez Philémon, beaucoup de monde se balade, la nuit, dans les bois : pour notre plus grand bonheur, le héros à pull rayé, rejoint par M. Barthélémy et l’oncle Félicien, va porter secours au bien nommé Joachim Bougon, chauffeur de lokoapattes de père en fils depuis trente-trois générations. Ensemble, ils vont devoir rivaliser d’idées pour relancer la machine. Et il va s’agir d’avoir les idées claires, car « le train où vont les choses va simplement où on lui suggère d’aller, et quand on va n’importe où, on ne va nulle part, Monsieur ! »
C’est avec une grande émotion qu’on prend place à bord de cette nouvelle histoire, en se demandant : «où va-t-il nous emmener encore ? »
Si à la fin d’une première lecture on peut être un peu déçu, tel l’adulte en pèlerinage sur un lieu d’enfance magnifié dans son souvenir et qui lui paraît un peu étriqué, on finit par se replonger avec délices dans cet univers improbable, magique, bonhomme et poétique, un peu inquiétant aussi, qui n’appartient qu’à Fred.
Et tous les ingrédients sont bien là : son dessin aussi bourru que ses personnages, ses nuits de pleine lune et ses doubles-couchers de soleil, ses décors grossiers et fantasmagoriques où flottent constamment d’hypnotiques volutes et qui s’ornent soudain de gravures au trait fin, ses raisonnements parfaitement absurdes et tout-à-fait logiques, ses perles de poésie, ses« M’ouais !» « Peuh… » et autres « Hum »
En vérité je n’ai compté que deux « Hum » dans cet album, vers la fin… C’est-à-dire, au début… Parce que le tour de force de cette aventure, c’est de nous renvoyer aux origines, il y a très, très longtemps, vous vous souvenez ? quand Philémon était tombé au fond du puits et s’était retrouvé avec M. Barthélémy, le puisatier, naufragé du « A »…
Ah, la la la la… Quarante ans qu’il attendait que quelqu’un vienne le chercher !
Si vous êtes, comme moi, tendrement épris des histoires invraisemblables de Fred, vous serez particulièrement touché par celle-ci, ultime autoportrait en noir et en couleurs d’une souffrance dépassée et sublimée, qui se pose comme un point final sans nous laisser sur la fin et nous démontre qu’avec le secours de l’imagination, tout est possible : la preuve, Hector, l’incrédule, parle même avec un fantôme !
Quant à ceux (les malheureux !) qui ne connaîtraient pas le monde parallèle des lettres de l’Océan Atlantique, qu’ils se penchent donc au-dessus du puits… Qui sait ce qu’ils découvriront, selon qu’ils sont plutôt Hector ou plutôt Philémon ?
Ma note : 8,5/10
Virgule
Par le plus grand et le plus triste des hasards, Fred nous fait un ultime pied de nez en disparaissant le jour ou cette chronique parait.
Elle est rédigée par ma femme qui est une admiratrice absolue de l’oeuvre de Fred et plus particulièrement de Philémon.
Cet album se démarque de la série, et on sentait Fred à bout de souffle. Il a eu le temps de finir et boucler son œuvre.
Puisse-t-il à présent visiter en toute quiétude toutes les lettres de l’océan atlantique …
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J’ai acheté le livre mais pas encore lu. Quand j’ai découvert Philémon, ce fut pour moi une claque! Peut-être aurons nous la chance de rencontrer Fred un jour de l’autre côté du miroir du côté du « A ».
Un Grand Monsieur de la Bande Dessinée.
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Merci à Fred pour son oeuvre !
Merci à fred pour son imagination !
Merci à Fred pour sa poésie !
Merci à Fred d’avoir rempli de rêves les yeux d’un petit garçon épris de lecture !
Merci tout court ….
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bel hommage involontaire de madame Loubrun
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A part de réputation, je ne connaissais pas cet auteur. Il faut dire que ses dessins ne m’ont jamais donner envie d’aller plus loin (désolé mais je les trouve moches !). Et comme en plus, je suis complètement hermétique à la poésie (qui me gonfle !)… ça ne pouvait pas coller entre nous !
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